De bon et de mauvais Augure.

( Un premier jet qui sera surement retravaillé)

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Mariés de l’An 13

Quelle belle journée de printemps sur la place Faol. La foule est venue, en masse, assister à l’événement mondain de ce jour. Camélicia de Clairchant épouse Sédis, comte de Saint-Augure. Un mariage arrangé par leurs parents, il y a bien longtemps, peut-être même, avant leur naissance. Qu’importe ! Les passants sont là simplement pour rêver at admirer les tenues des mariés et des invités, étalant leurs richesses indécents. Quelle jolie robe blanche aux broderies d’or et quel collier ! A lui seul, il pourrait nourrir une famille durant plus d’un an. L’esprit des spectateurs se rassure : l’argent ne fait pas le bonheur. Quelle plaie cela doit être de devoir passer le restant de sa vie auprès d’une personne pour laquelle on ne ressent rien, pas d’amour du moins.

Et les époux saluent la foule, sourire aux lèvres. On y croirait presque, à leur bonheur. Quelle qualité a cette noblesse de pouvoir faire semblant. …Mais... Mais que font-ils ? Un baiser ? Des plus langoureux ? Des regards qui ne peuvent mentir… Ils s’aiment ? Ils s’aiment ! Voilà qui n’étaient pas prévus.

Et le peuple qui se repaît de ce spectacle aberrant de bonheur… Et ils applaudissent, ces fous ! Une foule en liesse, en joie ! Un répit dans leur quotidien de misère ! Qu’ils continuent… Leur amour éclabousse les visages de la populace, tel un poison qui s’immisce dans les interstices de la peau de tous ces gens amassés ici. Il instille lentement, transformant progressivement l’admiration en envie, puis l’envie en jalousie. Ils se réjouissent de leur bonheur puis souhaiteront leur malheur d’ici, en riront, même.

L’arrogance de leur amour ne pourra défier le Destin. Devant tant de prières réclamant une Justice, je ne pourrai que céder et rétablir l’équilibre. Qu’ils profitent de ces instants. Ils pensent pouvoir me dominer ! Ha ha ! Si beaucoup croient me contrôler, nul n’a encore jamais réussi. Ces deux-là n’échappent pas à la règle. Je décide quand la roue doit tourner et quelle direction elle doit prendre. Je m’amuse avec vos vies, tissant, coupant les fils qui vous relient, à ma guise. Je laisse parfois l’impression de m’incliner mais c’est pour mieux vous rappeler qui est le Maître au moment où vous vous y attendez le moins.

Car c’est quand vous pensez me tenir entre vos mains que je vous file en les doigts.